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Claude Méthé circa 1975J’ai commencé à jouer du violon vers l’âge de 18 ans, je ne sais plus exactement. Je grattais déjà la guitare de ma soeur, puis la 12-cordes de mon frère dès l’âge de treize ans, dans la maison familiale de Ste-Foy. Ma mère, comme toutes les mères, chantait « Isabeau s’y promène ». Chez nous il n’y avait pas beaucoup de musique ¨live¨ mais au cours des années, une énorme quantité de musique sur disque s’est faite entendre : chansonniers du Québec, chanson française, folk américain, Elvis Presley, les Beatles… pas beaucoup de violoneux.

Durant plusieurs magnifiques étés passé à Trois Pistoles dans le bas du fleuve mes parents nous amenaient voir des spectacles de chansonniers au ¨Pirate de St-Fabien sur Mer¨, une grange que le folkloriste Raoul Roy avait transformé en boite à chanson pour la saison estivale.

Ensuite mon idole d’adolescence fut Bob Dylan, même si je ne comprenais guère son étrange façon de chanter en anglais, j’aimais la simplicité crue et la vérité qui se dégageait de cette musique. Elle me touchait au plus profond de moi même , un rythme de guitare une harmonica écorchée une voix braillant une poésie qui me semblait provenir d’un terroir commun à toute l’humanité.

Il y avait à Québec dans ce temps là un joueur de guitare style ¨fingerpicking” nommé Joce Sheehy. Il composait de belles pièces instrumentales qui m’ont bien inspiré à l’époque. Il jouait sur une petite guitare Martin toute sorte de folk et de blues . A Toronto il m’avait déniché une vieille guitare style ¨parlor¨ Martin 000¨ de l’ année 1917, j’adorais cette guitare et je l’ai perdu malencontreusement en voyageant au Mexique et au Bélize où on me l’a volé quand on dormait à la belle étoile. Rendu au matin, belle surprise! la guitare ancienne n’était plus dans la boite, on a cherché longtemps même que nous sommes aller voir le¨ shaman¨du village mais les auspices n’étaient de mon coté je suis resté bredouille.

Pendant des années j’ai gratté, au désespoir de mon père, pas mal tout seul, dans la cave chez nous en imitant tous ces joueur de guitare américains. A 19 ans j’ai hérité, avec l’aide de ma grand-mère Jeanne Smith de mon premier “char¨une plymouth Belvèdere 1966 bleue argent je crois avec seulement 33,000 miles au compteur. Jeunesse en liberté, j’ai commencé à explorer la campagne, l’essence à 50cents le gallon on pouvait se promener à bon compte. Je me souviens du premier automne, de la première neige, du premier tête à queue; on était parti une “gang¨pour aller voir un show de bluegrass au Vermont : Earl Scruggs et Doc Watson. En arrivant à Montréal, sur la 138, v’la-y-pas qu’en changeant de voie que l’auto se met tourner sur elle même, glissant sur fond de première neige jusqu’à enjamber le remblaie pour me retrouer immobilisé en sens sur inverse, dans le milieu des deux voie rapides avec une roue complètement foutue. Woah ! on a eu peur pendant 5 minutes mais avec quelques heures de retard on s’est débrouillé pour se rendre jusqu’à Burlington pour assister au concert de nos idoles de banjo et de guitare.