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Carhaix_26_juin_2015_Zigue

De retour sur la terre ferme du Québec après 12 jours passés au pays des bretons. Tout a commencé avec cette invitation à la fête de Jean-Pierre Bénard qui prend sa retraite, nous offrant pour l’occasion, avec sa compagne Laetitia, leurs familles et leurs amis d’aller naviguer sur la côte bretonne à bord d’une goélette.

Après une brève hésitation, l’aventure nous a conquise et Zigue donc! On s’embarque joyeusement pour le coeur de la Bretagne retrouver nos amis et découvrir partout le charme de ses vieilles maisons, ses chapelles et petits bâtiments de pierres aux toîtures d’ardoise, ses fleurs bleues, roses et rouges omniprésentes.

S’embarquant sur le Bel Espoir II, une goélette de bois, trois mâts, reconvertie, construite en 1944; on va avoir la chance de longer le littoral Breton. Le capitaine qui nous mène avec assurance frôle les phares et les nombreux cailloux du bord de mer habilement. Nous irons sentir la puissance du vent gonfler les voiles par dessus nos têtes, le voir pousser légèrement nos quatre-vingt tonnes de plomb, de bois, de gréement au son des vagues déferlantes. On va apprendre qu’à bord d’un navire il n’y a pas de cordage, il y les écoutes, les drisses, les gardes, les amarres, la bouline etc… la seule corde, c’est celle de la cloche…

Le mot lapin est interdit à bord, superstition qui persiste toujours aujourd’hui car ceux-ci mangeaient l’étouppe qui calfeutait les bordées de la coque d’un vaisseau faisant ainsi fuir et couler le navire. On chante à bord avec Jean-Pierre et François Bellande et son accordé-accordé-accordéon. Guitare, harmonica, mandoline et violon, ce sont Claude et Dana qui sur le pont avant qui roule et qui tangue font danser les passagères aux bonnets rouges et blancs. Dans un moment d’accalmie, sous un filet de nuage léger dans le ciel du crépuscule se dessine le récit d’un conte breton, c’est Alain Bénédictus, un grand gaillard qui s’avance et nous parle en mots marins.

On joue sur la place de l’église de Laz; on visite près de Laz la maison et l’atelier de Catherine, luthière de violon breton fort sympathique. On fait un concert dans une église vielle de 1000 ans à Carhaix-Plougeur où l’on entend chanter les statues de bronze des soeurs Gouadec; 0n visite l’abbaye de Beauport, du XIII ième siècle; on voit danser la gavotte à Langonnet au son des sonneurs de bombarde; on voit venter le vent dans la rade de Brest; on mange des moules bleus en buvant du vin blanc; on voit la rade de Ste-Marine, sa chapelle maritime; on mange des crêpes très bretonnes à Quimper, au blé noir en buvant du cidre blond. On fête la St-Jean à Trémuson très amusés par la fête nationale des québécois en pleine Bretagne chez Hervé (Guillemer) et Hélène (Fournier) qui nous reçoivent à «Breizh» ouverts pour un apéro-concert qui nous mène en haut, qui nous mène en bas sur un plancher de danse contenté car bien animé de swing et de pas de gigue, rejoint à l’harmonica par Jean Sabot, des retrouvailles!

Le tout se termine en festin de fruits de mer aux couleurs de rose bien arrosé. De retour sur Paris, on loge chez Alain et Martine Bénédictus tout près du pavillon de chasse de Madame Pompadour où on est invité au salon à prendre le – temps – et visiter le domaine du château, la balustrade de la couchette de Louis XIV, se replonger dans le luxe et l’extravagance du temps des rois de France et en soirée écouter doucement la richesse du répertoire des chanteuses bretonnes de tradition.

De retour sur terre à Ste-Béatrix après avoir entendu l’air et touché l’eau de la Bretagne. Merci à tous!

Photos © Dana Whittle, François Bellande, Bruno Cart-Lamy.